Donnez-moi une femme triste Riche de ses amours déçues La maison au bord de la piste La bonne hôtesse, le lait cru Qui remonte chargée de pommes D'un jardin dèjà dans l'hiver Qui rit peu, qui aime les hommes Et se souvient qu'elle a souffert Donnez-moi une femme lente Donnez-moi des silences vrais Donnez-moi - jamais qui ne mente - La vraie confiance, les "J'aimais..." Bruits d'horloge halant dans l'ombre Ce qu'on se fait comme raisons! Chaland fidèle qui ne sombre Jamais, ton beau penchant si long! Puis feuille de menthe, vieux meubles Vraie confidence, vrai café Belle et lourde comme un vieux meuble Donnez-vous soudain tout-à-fait Ma main protège cette lampe! Donnez-vous lente, et j'y croirai Il y a du gel à tes tempes Dans tes yeux monte une marée Tout ment, tu sais, d'aller trop vite Oh, soupir jamais envolé! J'absous ta tristesse, j'hésite Donnez-moi cette voix voilée Du mal que l'on vous fit naguère Vous me parlerez, vos amants Ou vous vous tairez, puis la guerre Vous parlerez. Tout ce qui ment Les canonnades dans la plaine Les beaux gosses, les orphéons Derrière le rideau des peines Oh, miracle des abandons! Le manteau dans l'eau, le veuvage Jetez votre âge dans ce bal Faites sarment de votre mal Pour brûler, prenez vos tourments